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Les toits de Paris. Leur toiture en zinc est unique et environ 1 500 couvreurs travaillent chaque jour à les restaurer. ©️ PHOTO VALERIE DUBOIS/HANS LUCAS/AFP |
"Le zinc et ses cinquante nuances de gris font les délices des cartes postales. Mais aujourd’hui controversés, les toits de Paris racontent un changement d’époque. Le bouleversement climatique, la crise du logement, et la résistance d’un monde ancien, écrit “Le Soir” belge.
Ça se passe aussi là-haut. À Paris, capitale mondiale du tourisme, on ne saurait davantage encourager les 37 millions de visiteurs annuels à observer les toits. Car ils disent quelque chose de notre époque. Ces couvertures de zinc, sublimées au cinéma par François Truffaut (Baisers volés) ou Éric Rochant (Un monde sans pitié) notamment, ont exporté partout dans le monde le charme fou du Paris haussmannien. Les toits de Paris auraient même pu, l’an dernier, entrer au patrimoine mondial de l’humanité si la France n’avait pas préféré tout miser sur la candidature (finalement victorieuse) de la baguette de pain.
Aujourd’hui pourtant, c’est une tuile qui s’abat sur les toits de Paris. Dans un livre dystopique et flippant paru l’an dernier (Paris face au changement climatique, éditions de l’Aube), Franck Lirzin, un ingénieur du corps des Mines, décrit la ville en 2050. Telle qu’il l’imagine, la métropole sera devenue une fournaise où le thermomètre tutoiera les 50 °C. Juste invivable. Dans les immeubles en pierre de taille, les Parisiens suffoqueront sous des couvercles qui faisaient fureur au milieu du XIXe siècle (le zinc recouvre 80 % des toits de Paris) mais qui ne répondent plus du tout aux impératifs d’isolation. Vite, photographier les toits avant qu’ils disparaissent ? Leurs jours, en tout cas, sont peut-être comptés. Car la volonté de les recouvrir, sinon de les remplacer, fait son chemin."
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